Open innovation et nouveaux modèles collaboratifs

La conférence « Innovations à cœur ouvert » organisée par UP Campus (Groupe SOS) à la Gaîté Lyrique le 14 avril 2016 était l’occasion, grâce à l’intervention de Louis-David Benyayer, co-fondateur de Without Model, d’avoir un aperçu complet des modèles collaboratifs existants aujourd’hui. Voici un résumé des principaux enseignements tirés de cette présentation.

oepn innovation

Les modèles ouverts représentent désormais une partie de la réponse aux défis d’aujourd’hui pour trouver de nouveaux modèles économiques. Ils ne concernent plus seulement le domaine informatique, avec la mise à disposition de logiciels libres, mais sont utilisés dans tous les secteurs (industrie, commerce, culture, social, public…).

Il était intéressant de noter lors de cette conférence qu’il existe deux types de motivations à proposer un modèle ouvert :

  • La motivation purement militante : l’objectif est de donner accès au savoir au plus grand nombre de personnes. On peut citer en exemple l’encyclopédie collaborative Wikipedia, ou encore Richard Stallman, un militant du logiciel libre.
  • La motivation basée sur une stratégie d’ouverture : l’objectif peut être de développer son business ou de changer la façon dont est organisée la chaîne industrielle. Par exemple, Elon Musk, fondateur de Paypal, a décidé en juin 2014 d’ouvrir la propriété intellectuelle de Tesla afin que tous les constructeurs automobiles puissent accéder à la technologie de ses véhicules électriques sans avoir à payer de royalties. L’objectif de ce basculement en mode open source est de dynamiser le marché de l’électrique et de favoriser l’adoption des super-chargeurs Tesla.

L’autre point à noter est que l’on n’est pas dans un système binaire, avec un modèle ouvert ou un modèle fermé, mais qu’il y a différents degrés et cas de figures d’ouverture.

L’ouverture peut se faire au grand public, à des partenaires, fournisseurs, clients ou bien uniquement aux collaborateurs de l’entreprise.

On distingue aussi les cas d’ouverture en fonction de ce que l’on permet de faire : utiliser, modifier, diffuser, monétiser

Le type d’ouverture est aussi lié à la façon dont la valeur créée est partagée, s’il y a redistribution auprès des contributeurs ou non, si le contributeur est reconnu comme co-créateur etc.

Parmi les exemples cités d’entreprises ayant adopté un modèle ouvert, il y a notamment Procter & Gamble avec son programme « Connect + Develop » qui permet à toutes les parties prenantes de proposer des idées de nouveaux produits ou d’amélioration de produits en développement. Aujourd’hui, 3/4 des produits de P & G proviennent de cette plateforme d’innovation ouverte.

Il est à souligner que les organisations qui sont les plus prédisposées à mettre en place un modèle ouvert sont celles qui sont décentralisées et faiblement hiérarchisées ce qui favorise l’autonomisation des individus. Certaines entreprises laissent également du temps disponible à leurs salariés pour s’investir dans des innovations ouvertes, en rendant notamment accessibles des fab lab.

En conclusion, il existe aujourd’hui une pluralité de réalités d’ouverture et on est actuellement dans une phase transitoire où des modèles protéiformes émergent. Ils ont tous comme point commun de permettre aux personnes qui contribuent à ces projets d’en tirer certains bénéfices : apprendre, développer ses compétences, avoir la reconnaissance d’une communauté, s’engager dans un projet qui a un impact social ou environnemental.

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