Evénementiel virtuel : une solution de développement durable ?

L’organisation d’événements éco-responsables et respectant les critères de développement durable est une préoccupation croissante pour les annonceurs, les agences et les prestataires.

Une des solutions pour réduire de manière drastique les nuisances directes et indirectes liées à l’organisation d’un événement, tout en profitant des progrès en matière de technologie de communication, est la mise en place d’événements 100% virtuels.

Citons comme exemple le salon Sataé, 1er salon virtuel du tourisme d’affaires et de l’événementiel, dont la première édition s’est tenue en janvier 2010. L’initiative est intéressante car elle concilie efficacement objectifs d’éco-responsabilité et utilisation de technologies numériques (animation 3D, écrans tactiles, vidéo, chat, audioconférence, webcam,…).

Certes rien ne pourra remplacer la richesse des échanges qui se créent sur un salon réel, fondés sur le contact visuel notamment et la spontanéité de l’interaction.

Concilier virtualité et convivialité

Même si l’enjeu majeur demeure la convivialité de l’interactivité entre les visiteurs et les exposants, la présentation faite sur le site de ce salon est assez convaincante. La difficulté sur ces espaces virtuels est de les rendre plus chaleureux. La possibilité pour chacun des participants de créer son avatar pour évoluer dans cet espace pourrait ajouter un aspect un peu plus ludique et plus attrayant. Reste à savoir quelle proportion des participants serait séduite par cette possibilité et quelle proportion serait récalcitrante.

Conserver le caractère exceptionnel de l’événement

La seconde remarque concerne le choix d’installer cet événement de manière permanente. On peut en effet lire sur la page d’accueil du salon qu’il s’agit d’un « salon permanent ». Cette formulation apparaît presque comme un oxymore. En effet, la particularité première d’un événement étant son caractère exceptionnel, ponctuel et éphémère, on peut se demander si ce caractère exceptionnel ne risque pas de faire fortement défaut pour les potentiels visiteurs, qui peuvent regretter de ne pas expérimenter un événement bordé dans le temps.

Outre la recherche d’une interactivité maximale et la plus conviviale possible, il semble donc également important de pouvoir conserver le côté exceptionnel d’un événement tout en l’inscrivant dans la durée.

Les salons professionnels attirant les visiteurs les mieux qualifiés sont effectivement ceux qui réussissent à proposer une offre innovante mais aussi à fidéliser grâce à la récurrence des éditions.

Plateforme d’échange pour des acteurs d’un même secteur d’activité

L’élément qui me parait très intéressant dans le développement de salons virtuels est le fait qu’ils représentent une plateforme permettant d’avoir une bonne visibilité des acteurs d’un secteur d’activité et d’échanger avec des interlocuteurs aisément identifiables pour nouer des contacts commerciaux notamment.

Pour se développer et apporter une « réelle » valeur ajoutée par rapport à des communautés web thématiques ou sectorielles qui sont finalement elles aussi des lieux de contact et d’échange virtuels, les salons virtuels doivent probablement évoluer vers une offre conciliant caractère exceptionnel, interactivité et convivialité.

Il sera intéressant de suivre, dans cette thématique, le lancement du 1er Salon Virtuel du Cheval qui se tiendra du 10 au 16 mai 2012.

Outre l’organisation d’événements virtuels, une autre initiative qui s’inscrit dans une logique de développement durable dans le secteur de l’événementiel est celle des communautés web. Par exemple, je trouve la démarche de la société Evénements 3.0 particulièrement pertinente.

Il s’agit d’un portail consacré au secteur événementiel qui regroupe un moteur de recherche, un site de contenu et un réseau d’acteurs.

Collaborer avec des partenaires partageant les mêmes valeurs

Cet outil de relation permet aux annonceurs, organisateurs d’événements et prestataires de collaborer avec des partenaires dont les priorités en matière de développement durable sont semblables. Une fiche détaillée de chacun des membres de ce réseau permet de prendre connaissance de leurs priorités dans ce domaine, mais également des actions concrètes qu’ils mettent en oeuvre dans leur organisation (par exemple en matière de recyclage des déchets). Selon un principe rappelant celui des sites de rencontre, chaque entreprise, en fonction de ses problématiques peut entrer en contact avec une autre entreprise avec laquelle elle a des « affinités » au regard de son action pour contribuer au développement durable.

Favoriser une émulation entre les professionnels d’un secteur d’activité

Outre un processus de sélection et un système de notation des membres, le site propose également des prestations d’accompagnement pour des entreprises dont les démarches RSE ne seraient pas conformes aux critères d’éligibilité. Une évaluation par le groupe de certification Ecocert Environnement peut également être mise en place. Cette plateforme peut donc représenter pour des petites entreprises souhaitant améliorer leur démarche de développement durable une opportunité d’évaluer leurs actions. L’appartenance à ce réseau professionnel appliquant des principes de transparence et de notation peut également être source d’émulation pour les membres et apporter la satisfaction de contribuer ensemble, tout au long de la chaîne de valeur d’un événement, à un meilleur respect des fondamentaux du développement durable que sont l’environnement, le social et l’économie.

Echanger au sein d’une communauté pour découvrir des « best practices »

Les différents outils d’échange mis à disposition (blog, réseaux sociaux, newsletter mensuelle) permettent de faire vivre ce réseau et de partager des témoignages de « best practices » dans le domaine du développement durable. Par exemple, j’ai trouvé la démarche de la société Arcane très intéressante : dans le cadre du salon Pollutec, 1000 m2 de moquette récupérée lors d’un salon précédent ont été recyclés pour en faire 200 cloisons pour les murs de l’exposition.

Face à l’évolution des nouvelles technologies, à l’intérêt croissant parmi les collaborateurs pour le respect de l’environnement et la notion de sens, à l’obligation pour toute entreprise responsable de s’impliquer concrètement dans une démarche de développement durable, le secteur événementiel est depuis quelques années à un tournant majeur de son évolution.

Garantir le caractère exceptionnel d’un événement tout en étant crédible sur sa démarche en faveur du développement durable afin de répondre aux besoins et préoccupations des participants, telle semble être l’ambition de beaucoup d’acteurs du secteur événementiel.

L’événementiel virtuel apparaît comme une des solutions pour répondre à cette ambition. Les salons virtuels vont-ils se développer comme une solution durable ?

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